Je post rarement dernièrement (voire jamais), mais la Banane m'a ouvert les yeux sur quelque chose de puissant: la difficulté d'être de l'amitié (tout court ou en 2009...allez savoir?).
Le prince de Polignac déclarait: «Au fond je n'aime pas les autres». Mais lorsque sa femme lui demande: «pourquoi êtes-vous sombre?», qu'il lui répond: «J'aime et je suis aimé» et qu'il ajoute: « Hélas! Il ne s'agit pas de la même personne», il avoue sa solitude. J'aime les autres et n'existent que par eux. Sans eux mes balles sont perdues. Sans eux ma flamme baisse. Sans eux je suis fantôme. Que je m'éloigne de mes amis, j'en cherche l'ombre. Il arrive que la sottise, l'inculture m'en tiennent lieu. La moindre gentillesse me trompe. Mais alors, comment me faire entendre? On ne comprend pas ce que je dis. Il faudra donc que je trouve un moyen d'être entendu. Vais-je trop vite? Est-ce le fait d'une syncope? Les lettres de mes mots ne sont-elles pas assez grosses? Je cherche. Je trouve. Je parle. On m'écoute. Et ce n'est pas besoin d'exercice. C'est le goût du contact humain.»
Je crois vraiment mieux faire l'amour que l'amitié (et encore).
Je n'ai vraiment jamais eu le sens de la camaraderie. Les mots de Wilde à Pierre Louys me vont bien: « Je n'ai pas d'amis, je n'ai que des amants.» Ellipse dangereuse, pardon. Ce qu'il voulait dire en fait c'est qu'il allait à l'extrême, c'est mon cas aussi. Heureusement, l'âme est tenace (détruisez sa niche et elle la refait disait Cocteau) et il y a toujours des exceptions, des gens à qui je m'attache beaucoup. Je sais bien que malgré moi je recherche l'amitié de ceux qui vivent trop vite, mais mon instinct maternel hurle maintenant de m'en éloigner. «C'est toxique» me disait encore ce matin quelqu'un dont je tairai le nom. «Mais vers qui se tourner?» de me demander Gabrielle avec qui j'ai entretenu la même conversation ce soir. Je n'ai pas vraiment de réponse (sinon que je me tourne vers elle, évidemment). Et puis mon instinct maternel qui revient et qui voudrait avoir plein de filles et les éduquer, et je me rends bien compte que c'est elles qui m'éduquent. Allez y comprendre quelque chose. Ce que je peux lui répondre par exemple:
" You are my sister
And I love you
May all of your dreams come true
I want this for you."
And I love you
May all of your dreams come true
I want this for you."
Vivre trop vite n'est pas synonyme de troubles émotionnels, just saying. Vivre trop vite est ce qui m'échappe, ce sont mes rêves d'enfants.
ReplyDeleteMasterpiece bébé. C'est drôle que tu me parles d'instinct maternel. Je cite ma mère hier soir au Souper: ''C'est parce que tu n'es pas une mère. Avant d'être moi-même Gabrielle, je suis avant-tout votre mère''. Strange feeling of déja-vue. :) ox